II- Modèles pédagogiques
III- Stratégies d’enseignement (explication des exemples)
Les stratégies d’enseignement que nous vous avons proposées sont divisées en deux parties : la préparation de l’activité et sa mise en œuvre soit la structuration de la leçon et l’interaction avec les élèves.
1) Structuration de la leçon
L’enseignant doit analyser le contenu pour le rendre transmissible à son public. 4 critères influent sur le choix des exemples et la formulation de questions élucidantes, sur la compréhension des élèves :
- niveau de complexité : nbre d’attributs que les élèves doivent trouver et lesquels en priorité
- la relation entre ces attributs (Bruner : conjonctifs, disjonctifs et relationnels) :
et … et : attributs toujours présents dans chaque exemple
soit … soit : attributs pas nécessairement présents dans chaque exemple
attributs ne se définissent que par rapport à d’autres éléments, à une mesure ou a un objet de référence
- niveau d’abstraction : les attributs sont-ils eux mêmes des concepts
- niveau de validité des attributs : définition subjective ou scientifique
La consigne :
Elle correspond à la prise de parole de l’enseignant.
But :
- structurer la tâche
- motiver l’élève en lui montrant qu’il y a un pbe à résoudre
- donner les règles du jeu
- assurer l’élève qu’il recevra une aide véritable lors de son effort de compréhension
La consigne doit donner à l’élève l’envie de résoudre le pbe. Il est motivé de manière intrinsèque et peut dès lors participer activement, exposer ses découvertes et prendre plaisir à l’action elle-même. Il fait consciemment l’effort d’apprendre le nouveau contenu.
Exemple de consigne :
« On va faire un jeu où il s’agit de trouver l’idée que j’ai en tête. Pour vous aider, je vais vous donner des exemples de mon idée. Deux sortes d’exemples : on va les appeler les « exemples OUI » et les « exemples NON ». A chaque fois que vous voyez un « exemple OUI », vous pouvez être sûrs qu’il contient toutes les caractéristiques essentielles de mon idée. A chaque fois, toutes les caractéristiques, toutes les conditions nécessaires pour que l’exemple soit un « exemple OUI » sont présentes. Votre tâche consiste à chercher tout ce que les « exemples OUI » ont en commun, tout ce qui revient chaque fois dans les tous les « exemples OUI ». Pour que ce soit plus facile, vous avez aussi des « exemples NON ». Le premier exemple négatif ne contient aucune caractéristique de mon idée. Ensuite, au fur et à mesure qu’on progresse, vous allez trouver certaines caractéristiques présentes aussi du côté « NON », mais jamais toutes à la fois. Rappelez-vous, pour que ce soit un « exemple OUI » il faut que toutes les caractéristiques essentielles soient présentes en même temps.
Dès que vous pensez avoir trouvé quelque chose, vous pouvez le dire et je le marquerai ici sur le tableau. N’ayez pas peur de vous tromper ; si c’est le cas vous pourrez le vérifier au prochain exemple et rayer ce qui n’est plus valable.
On va mettre les « exemples OUI » de ce côté-ci et les « exemples NON » de ce côté-là. D’accord ? tout le monde a compris ? Bon. »
Moyens de guidage : exemples et questions élucidantes
Les exemples :
Leur choix et leur ordre est loin d’être aléatoires, ils influent sur les décisions des enfants. Ils permettent de faire la différence entre les attributs essentiels et les attributs non-essentiels et ainsi de trouver les constantes. L’élève ne sait pas ce qu’il faut chercher. C’est à l’enseignant de guider son regard. Le choix des exemples négatifs permet de le faire.
Les exemples positifs et négatifs initiaux doivent être simples :
- ex + : tous les attributs essentiels et très peu de non essentiels
- ex - : aucun attribut essentiel
Puis progressivement les attributs essentiels vont être dissimulés dans une masse plus importante d’attributs non essentiels. La difficulté progressive stimule la recherche de l’élève. Les ex – sont de plus en plus proches des ex +. Les subtilités perçues permettent de préciser le concept.
Le nombre des exemples doit être suffisamment important car seule la comparaison entre plusieurs exemples du concept permet d’abstraire ce qu’ils ont en commun tout en négligeant leurs autres caractéristiques.
Importance également de la variété des exemples. Dans le cas contraire : induction de l’élève en erreur avec des attributs non essentiels revenant avec régularité et qui peuvent être prises pour des constantes.
EX : un losange toujours présenté dans la même position peut faire croire que cette position fait partie du concept.
Poss : varier le mode de présentation des exemples : expérimentation, démonstration, images, schémas, mots parlés, mots écrits…..
Autre manière de procéder : présentation de deux concepts en opposition. Du côté OUI des ex d’un concept et du côté NON des ex d’un autre concept.
EX : nature / fonction ; poids / masse
Les concepts se définissent l’un par rapport à l’autre.
Les questions élucidantes :
But : focaliser l’attention de l’apprenant sur les attributs qu’il ne distingue pas encore.
Question doit mettre en relation et non donner la réponse.
EX : qu’est ce que les exemples + ont d’autre en commun ?
A long terme, l’apprenant doit faire lui même cette mise en relation et ainsi progresser dans le processus d’abstraction.
CONCLUSION :
Que l’enseignant soit présent ou non, le processus de l’abstraction sera développé par l’enfant. Dans cette perspective, le rôle de l’enseignant est d’accélérer les choses en utilisant des modèles pédagogiques spécifiques.
But : construction personnelle d’une structure cognitive dans laquelle viendront s’agencer les connaissances nouvellement acquises.
Démarche que font généralement des enseignants isolés. Or, pour plus d’efficacité, elle devrait être suivie tout au long de la scolarité primaire.