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 notes sur l'exposé des ZEP

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soizic




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Date d'inscription : 12/10/2004

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MessageSujet: notes sur l'exposé des ZEP   notes sur l'exposé des ZEP EmptyVen 28 Jan à 17:29

ZEP

Les ZEP ont eu officiellement 20 ans en 2001. Ce dispositif est maintenant familier à chacun, qu’il soit enseignant ou non, tant il a été popularisé par les médias. N’entendons nous pas régulièrement : « les enseignants de tel collège sont en ce moment en grève à la suite de violence, d’agression, … Ils réclament le classement de leur établissement en ZEP. » Puis, en général, une interview d’un professeur explique plus ou moins posément que ce classement fournirait à l’établissement, des moyens humains et financiers supplémentaires, ce qui résoudrait, selon lui, les difficultés présentes. Pour autant la nature réelle et originelle de ce dispositif est-elle vraiment connue ?
Cet anniversaire est l’occasion de faire un retour en arrière sur l’histoire des ZEP, de voir leurs caractéristiques, de dresser un bilan et de se pencher sur les autres dispositifs d’aides aux élèves.

I- Historique

a. L’inégalité devant l’école

C’est en 1981 que furent crées les « zones prioritaires » qui deviendront plus tard les « zones d’éducation prioritaires ».
Au cours des années 60-70, l’accès plus massif à l’enseignement secondaire, puis la création du « collège unique » ont représenté des avancées en terme de démocratisation de l’école.
Cependant l’inégalité des résultats scolaires persistait. Il est devenu évident qu’il ne suffisait pas d’ouvrir les portes du collège et d’organiser des classes hétérogènes pour égaliser les chances entre les élèves.
Certains d’entre eux, du fait de leur appartenance sociale, étaient peu dotés du capital culturel scolairement rentable et des moyens économique permettant de se consacrer pleinement à une vie d’élève et donc, ils n’étaient de ce fait, que formellement placés dans les mêmes conditions que les autres.
Pendant des années, l’institution scolaire à entendu accorder les mêmes chances à tous, sans faire de distinction entre les élèves fréquentant un même établissement et en attribuant, indistinctement, les mêmes moyens matériel et humain.
On se rend compte, dans les années 70, que contrairement à ce qu’on avait pu penser, l’égalité des moyens ne permet d’éviter l’inégalité des chances de réussite.
L’école est donc invitée à ne pas ignorer les inégalités devant l’entrée dans les apprentissages scolaire et, plus encore, elle se voit inviter à expliciter ses modes de travail, voir, au besoin, à les diversifier.
L’idée d’attribuer des moyens inégaux émerge.
Les ZEP prennent alors pour slogan « donner plus à ceux qui ont moins. »
Dès 1982, plusieurs textes cadreront la création de zones prioritaires. Celles-ci sont appelées à élaborer un diagnostic de la situation locale afin que le projet soit un véritable plan d’action.

b. Climat politique

Voyons dans quel climat politique les ZEP ont été crées.
On note deux éléments de contexte de leur création : d’une part, elle intervient au moment où la décentralisation administrative et politique n’est pas encore réalisée ; leur création est donc le premier signe d’une territorialisation de l’action éducative. D’autre part, le projet éducatif majeur de la gauche parvenue au pouvoir est alors de créer un « grand service public unifié » de l’éducation qui mettrait fait à la dualité école publique/école privée.

c. Effet de la crise économique

Voyons maintenant l’effet de la crise économique sur l’éducation.
Dans la période des « trente glorieuses » caractérisée par une croissance forte et continue, les inégalités devant l’éducation apparaissaient comme fonctionnelles puisqu’elles jouaient un rôle essentiel dans la distribution des jeunes au sein de la division sociale du travail.
Mais ce n’est plus le cas au fur et à mesure que la crise se déploie, et en particulier au milieu des années 70. Pendant ces dernières, l’insertion professionnelle des jeunes non diplômés ou peu diplômés devient de plus en plus compromise.
L’éducation nationale se trouve confrontée, non pas à un territoire national mais à des territoires locaux non seulement diversifiés mais qui connaissent aussi des dynamiques d’évolution contrastées voir opposées.
Dans certains territoires, les problèmes s’accumulent : chômage, dégradation des conditions de vie et d’habitat, recul des services public, augmentation de la délinquance… Pour faire face à tout ça, on met en place des procédures telles que « habitat et vie social », « développement social des quartiers », « développement social urbain » avant la naissance des « politiques de ville » proprement dite.
Les ZEP reviennent à prendre en compte, dans le champ de l’éducation, cette réalité nouvelle.

d. Naissance des ZEP

C’est en septembre 1982 que les premières ZEP voient le jour. 362 sites sont retenus selon différents critères :
- taux de retard scolaire
- taux d’enfant non francophone
- taux d’enfant issu de parents ouvriers ou sans emploi
Cependant on notera que ces critères ne délimitent pas seulement un public d’élèves des agglomérations urbaines mais aussi certains établissements de toutes petites villes ou villages au cœur de l’espace rural.
Une ZEP est donc un groupement d’écoles et/ou collèges (voir lycées) dans une zone géographiquement délimitée qui est choisie en fonction de critères. Elle fonctionne à partir d’un projet défini à partir d’un bilan préliminaire. Elle fonctionne, normalement, pour un temps limité.

II- Caractéristiques

On peut caractériser une ZEP à l’aide de 4 critères : son public, ses moyens, sa méthodes et son organisation.

a. Son public

Commençons par étudier son public. En effet la part des élèves en retard, en difficulté scolaire et issu de catégories sociales défavorisées est nettement au dessus de la moyenne nationale. Cela découle logiquement des critères qui justifient la création d’une ZEP.
Mais il faut souligner que c’est la part d’élève en difficulté qui est supérieur à la moyenne, ce qui ne veut pas dire que la majorité des élèves le soit. Ecoles et collèges de ZEP accueillent et forment eux aussi, de très bons élèves.

b. Ses moyens

Voyons ses moyens.
L’éducation nationale attribue au ZEP des postes d’enseignants supplémentaires et affecte plus généreusement certains postes d’enseignants destinés au soutien d’élèves en difficulté. Les moyens humains s’accompagnent également de moyens financiers tels que le FAS « fonds d’action social » pour les travailleurs immigrés et leurs familles ou la CDC « caisse des dépôts et consignations ».


c. Sa méthode

Portons maintenant notre attention sur la méthode utilisée en ZEP.
Les enseignants sont invités à davantage collaborer entre eux mais, ce qui est nouveau, ils sont incités à travailler avec des partenaires extérieurs tels que des travailleurs sociaux du quartier, des personnels de santé, des associations d’habitants, …
Le tournant des années 70-80 est le moment où commence à s’expérimenter, bien au-delà de l’éducation, de nouvelles modalités de politique publique qui seront systématisées plus tard et érigées en socle de leur modernisation : collaboration entre administrations travaillant sur un même territoire local, coopération entre professionnelle… Les ZEP s’inscrivent dans un mouvement général.

d. Son organisation

Voyons comment s’organise les ZEP.
Depuis 1990 les ZEP sont gérées par un Conseil de Zone composé de directeurs d’écoles, de chefs d’établissements, de travailleurs sociaux, de responsables d’associations, plus largement de professionnels qui travaillent dans le territoire correspondant à la ZEP.
D’autres acteurs par exemple l’élu chargé du suivi du contrat de ville ou l’élu chargé des écoles, peuvent être conviés à s’associer à une rencontre du Conseil de Zone. Celui-ci se réunit au moins une fois par an.
Ce Conseil est une instance délibérative et consultative de décision en ce qui concerne l’entité de la ZEP, en dehors de cela, ces décisions ne peuvent contraindre une école ou un collège.
Avant la création du Conseil de Zone, les ZEP étaient le plus souvent gérées par des associations ZEP crées pour cela et pouvant être présidées par toute personne membre et pas nécessairement rattachée à l’éducation nationale.
Maintenant il s’agit le plus souvent de l’inspecteur de l’éducation nationale de la circonscription ou du principal du collège qui assure la responsabilité de la ZEP.
C’est lui qui organise l’élaboration d’un projet de zone ; il représente la ZEP auprès des autorités de l’état ou des collectivités locales et territoriales ; il ordonne dépenses et recettes des fonds affectés à la ZEP pour une action précise.
Ce responsable de ZEP est assisté d’un ou plusieurs coordonnateurs de ZEP (souvent un pour le primaire et un pour le secondaire). Très majoritairement le coordonnateur appartient au corps enseignant. Il a pour rôle de :
- préparer l’élaboration du projet
- réunir les conditions favorables à sa réalisation
- veiller à sa mise en œuvre
- favoriser les relations et la collaboration entre « partenaires »
- rendre compte au responsable de zone.

III- BILAN DE LA POLITIQUE DES ZEP

a. une longue mise en œuvre

Deux phases sont à observées : de 1981 aux années 1990 et des années 1990 à aujourd’hui.

Des années 80 aux années 1990 : un départ constructif mais un rapide essoufflement

En effet à sa mise en œuvre, l’originalité de la politique ZEP est de ne pas avoir engagé de démarches précises, de ne pas avoir balisé les chemins censés mener à la réussite scolaire des élèves.
Cela a donné naissance à une très grande hétérogénéité des pratiques éducatives. En 1983, le ministre de l’éducation nationale parlait d’ « une œuvre de longue haleine qui doit être améliorée et consolidée avant d être élargie. Une démarche aussi nouvelle comporte des hésitations et même des erreurs de la part de ceux qui la mènent. » C’est ainsi que la mise en place des ZEP a permis, dans las années 1980, le développement de nouvelles voies en pédagogie : essor des pédagogies de projets, pédagogie différenciée, pratiques nouvelles en lecture (avec la création des BCD et CDI, atelier théâtre, actions conjointes avec les partenaires locaux : notamment par l’utilisation de la bibliothèque municipale ;…) , lutte contre l’illettrisme, développement des projets d’accompagnements scolaires…
Pourtant dès 1982 on assiste à un ralentissement des aides financières de 1982 à 1985. (cf tableau p13 ), et à un essoufflement général sur le terrain par manque de véritable politique volontariste à l’echelle nationale.

b. deux grandes relances : 1990 et 1997

En 1990 ; une politique nationale est mise en place dans la ligne de mire de la loi d’orientation de 1989.
Lionel Jospin exprime en mars 1989 les directives de travail qui seront à l’origine de la politique de relance de 1990.
5 grands axes sont alors mis en avant :
- un engagement explicite des collectivités locales dans la politique des ZEP
- une structure pédagogique et administrative des ZEP (création des groupes de pilotages et nomination d’un coordonnateur) * pilotage =équipe qui a la responsabilité d’une ZEP (tenue de conseil de zone, membre qui siègent : les responsables de zones ; les enseignants ; les parents ; les représentants des collectivités locales et de l’éducation nationale)
- un projet de zone réaliste et cohérent
- une programmation et une gestion à terme des moyens affectés à la ZEP
- une coordination des programmes de développement social des quartiers et des nouvelles ZEP
7 ans plus tard, le rapport d’étude sur un échantillon représentatif de 36 ZEPde Catherine Moisan et de Jacky Simon est également à l’origine d’une politique de relance.
Les deux chercheurs ont ainsi relevé les déterminants de la réussite scolaire en zone d’éducation prioritaire et sur lesquels il faut essayer d’agir.
La liste de ces déterminants est longue mais ils rejoingnent les directives de la politique de relance de 1990 : pour eux il est essentiel qu’un message politique fort existe affirmant les priorités et une certaine ambition, lutter contre l’effet ghetto (pb de concentration de population défavorisée et pbs d’urbanisme) ; instaurer un pilotage efficace et durable (rôle des leaders et des enseignants) ; encourager la pédagogie de projet (projet cohérent entre les établissements d’une ZEP), la scolarisation à 2 ans, et enfin accompagner les enseignants (éviter le taux de turnover et l’instabilité des équipes enseignantes)
Pour conclure sur cette partie, il est important de noter que le bilan est difficile à dresser, mais qu’il est tout de même positif (même si les données nationales ne permettent pas d’observer une réduction sensible des écarts entre la situation en ZEP et la situation d’ensemble). En effet d’une part, elle a contribué à ce que les écarts en terme de réussite scolaire ne s’accroissent alors même que les inégalités socio-économiques ont largement augmenté ele a même crée des pôles d’excellence.D’autre part elle a fait changé les représentations des élèves défavorisés ou en difficultés envers l’école et plus généralement la socialisation.

IV- LES AUTRES DISPOSITIFS D’AIDE AUX ELEVES EN DIFFICULTE (DE L’EDUCATION NATIONALE)

a. la prise en charge de la difficulté « ordinaire » ou plus légère

Au sein de la classe :
Le maître ou le professeur met en œuvre une pédagogie adaptée à la diversité des élèves (pédagogie différenciée) et pour ça il y a entre autre le PPAP (programme personnalisés d’aide et de progrès) élaborés après les évaluations de CE2 et de 6ème ;

Au sein de l’établissement :
L’équipe d’enseignants organise un fonctionnement permettant la création de groupes de besoin (cf. travail de groupe) identifiés et variables au cours de l’année. ce travail est facilitée par la collaboration du RASED ( réseau d’aide spécialisé aux élèves en difficulté).

b. la prise en charge des difficultés « spécifiques » ou plus lourdes

à l’ecole primaire

Pour l’apprentissage du français chez les élèves non francophones :

il existe les classes d’initiation à l’école primaire : CLIN ou les classes d’adaptation CLA au collège. (pas de structure spécifique au lycée)

Pour des difficultés d’apprentissage plus lourdes :

RA : regroupement d’adaptation ou CLAD ou classe d’adaptation sous la responsabilité d’un enseignant spécialisé (membre du RASED) et un psychologue (également membre du RASED) scolaire peut également mettre en place un suivi de l’enfant

au collège :
Il n’existe pas de tels dispositifs (not. le RASED) par contre les SEGPA (section d’enseignement général et professionnel adapté) ont vocation à accueillir des élèves qui à l’issue de la scolarité élémentaire cumulent des retards importants dans les apprentissages scolaires et parfois des perturbations de l’efficience intellectuelle.
il existe aussi les classes relais au sein des collèges.

Dans l’aide à l’intégration scolaire des élèves handicapés : à l’école primaire : CLIS (classes d’intégration scolaire) pour déficients visuels, auditifs, moteurs ou intelectuel prolongésau Collège par des unités pédagogiques d’intégration (UPI)

CONCLUSION
Ainsi en 20 ans on est passé de l’échec scolaire aux pôles d’excellence, d’1 dispositif révolutionnaire à 1 dispositif maintenant connu, envié, exigé et revendiqué.
La politique ZEP ainsi que l’ensemble des dispositifs de soutien aux élèves en difficulté marquent une certaine volonté de l’éducation nationale de ne pas rester passive devant l’échec scolaire d’une partie de la population plus défavorisée que les autres : c’est la différenciation ; de la fameuse discrimination positive ; en la matière il reste encore du chemin à faire.
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